Mythe ou réalité : Édition REER et CELI

Par Emmanuel Giroux

Conseiller financier

Planificateur financier

Groupe financier Stratège

 

 

Le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) et le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) comportent des caractéristiques mal comprises ou méconnues des investisseurs. En démystifiant les croyances entourant ces placements, il est simple de comprendre les possibilités d’optimisation fiscale qu’ils nous offrent.

 

1. «Le CELI est meilleur que le REER.»

Faux. Ils ont chacun leurs avantages. Le CELI permet un retrait sans impôt à payer, puisqu’aucune déduction n’est prélevée dans le calcul de votre revenu, en y cotisant. Le CELI est à privilégier pour des projets à court ou à moyen terme, mais également à long terme, en prévision de la retraite.

Concernant la cotisation au REER, elle peut s’avérer plus avantageuse que le CELI, si votre objectif constitue à économiser de l’impôt maintenant, sur un taux d’imposition plus élevé que celui qui sera appliqué au moment de votre retrait, en prévision d’une diminution du revenu annuel. Il permet également de bonifier certains crédits d’impôt et programmes sociaux.

 

2. «Même sans emploi, je peux avoir un CELI.»

Vrai. Tous les résidents canadiens de 18 ans et plus peuvent cotiser à un CELI, qu’ils aient un revenu de travail, de retraite, ou encore, aucun revenu. Ainsi, chaque année, le même droit de cotisation est offert à tous, soit 6 000 $ en 2022. Si vous n’avez jamais cotisé, aviez 18 ans ou plus en 2009 et êtes résident canadien depuis 2009, vos droits de cotisation actuels s’élèvent à 81 500 $.

De plus, si vous effectuez un retrait à la somme cotisée, le montant retiré s’ajoutera à vos droits de cotisation de l’année suivante. Il faut toutefois assurer le suivi de vos transactions, pour ne pas dépasser la limite de cotisation permise.

 

3. «Le REER n’est pas avantageux, puisque je dois payer de l’impôt au retrait.»

Faux. La croissance de votre épargne dans un REER reste à l’abri de l’impôt, jusqu’au retrait des sommes. Au moment où vous commencerez à puiser dans votre REER, vous serez à la retraite et recevrez possiblement un revenu plus faible. Par conséquent, votre taux d’imposition sera inférieur à celui du moment de votre cotisation, résultant en une économie d’impôt. Les sommes que vous avez épargnées au cours des années dans le REER vous permettront de réaliser une retraite financièrement saine.

En somme, chaque année de cotisation à votre REER vous prévaut d’une déduction fiscale équivalant au montant de la cotisation. De cette façon, bien que vous devrez payer de l’impôt sur les retraits effectués à la retraite, vous aurez réalisé des économies fiscales pendant vos années de cotisation.

 

4. «Le CELI est un compte dans lequel je peux « piger » quand je le souhaite.»

Vrai. Le CELI fait office de placement vous permettant de retirer des sommes non imposables, au besoin. En revanche, l’objectif de celui-ci reste de faire croître l’épargne à l’abri de l’impôt, en y laissant l’argent assez longtemps pour générer du revenu par les intérêts.

Plusieurs options de placement sont disponibles, pour votre CELI. En fonction de votre profil d’investisseur, tiré de votre aisance au risque et de vos objectifs financiers, vous pouvez choisir le CELI qui vous convient. Tous les revenus d’intérêts, de dividendes ou de gain en capital s’ajouteront à votre capital investi, le tout, à l’abri de l’impôt.

 

5. «Le REER et le CELI sont des comptes à intérêts élevés.»

Faux. Vous pouvez retrouver une variété de produits d’épargne et de placement, à l’intérieur d’un REER ou d’un CELI. Ainsi, les taux d’intérêts associés aux placements varient en fonction du compte et du niveau de risque établi pour celui-ci. Ces comptes comportent plutôt des caractéristiques d’économie d’impôt, pouvant entraîner un impact financier plus important à court et moyen terme, que l’intérêt qu’ils rapportent.

 

6. «Mon REER ne me servira qu’à ma retraite.»

Faux. D’autres événements importants de la vie peuvent être financés par les fonds d’un REER. Lors de l’achat d’une maison, vous pouvez emprunter de l’argent de votre REER, en vue de constituer la mise de fonds nécessaire aux termes du régime d’accession à la propriété du gouvernement. Vous n’aurez pas à payer d’impôts sur cette somme, pourvu que vous la remboursiez au plus tard 15 ans après l’avoir retirée.

Aux termes du Régime d’encouragement à l’éducation permanente, il demeure possible d’emprunter de l’argent de votre REER pour financer des études ou une formation à temps plein, pour vous-même ou pour votre conjoint. Vous aurez dix ans pour rembourser le montant emprunté, sans l’obligation de payer de l’impôt.

 

7. «Je devrais toujours effectuer une cotisation REER juste avant la date limite annuelle.»

Faux. Ce n’est pas une obligation. Le 1er mars de chaque année représente la date limite pour cotiser à votre REER. Toutefois, vous pouvez verser votre cotisation, sous réserve du montant maximal, à tout moment au cours de l’année. Cette habitude a pour avantage de favoriser l’épargne à un rythme régulier. Si vous cotisez tôt pendant l’année, vous pouvez profiter du fait que les intérêts composés seront réinvestis, c’est-à-dire que l’argent fructifiera pendant presqu’une année complète supplémentaire.

 

Maintenant les faits établis, vous êtes mieux outillé(e) à comprendre les rôles que le REER et le CELI peuvent jouer dans votre stratégie financière.

 

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