Hyperinflation : conjoncturelle ou réelle?

Par François Plante

Conseiller en sécurité financière

Conseiller en assurance et rentes collectives

Représentant en épargne collective

Inscrit auprès de Investia Services financiers

Groupe financier Stratège

 

Frôlant actuellement la barre du 5,1 %, le taux d’inflation a officiellement atteint sa valeur la plus élevée en 30 ans. Pour nos voisins du sud, celui-ci se situe aux alentours de 7%. Comme ces derniers utilisent une méthode de calcul différente de la nôtre, notre chiffre réel serait sensiblement le même, si l’on compilait le panier de biens et de services de manière identique. Cela dit, peut-on tout de même qualifier cette augmentation d’« hyperinflation »? Serait-ce une réaction inflationniste du marché causée par des facteurs conjoncturels, ou un simple rattrapage de multiples années d’inflation trop faible? Faisons la lumière sur le sujet!

 

Qu’est-ce que l’hyperinflation dans l’histoire ?

Il n’existe pas de seuil précis pour statuer sur un contexte d’hyperinflation. Toutefois, les cas observés par le passé démontrent généralement une augmentation mensuelle des prix supérieure à 50 %. Cette hausse rapide des prix entraîne dès lors une augmentation des salaires, puis encore des prix, et ainsi de suite.

Dans un contexte où l’État entrevoit un déséquilibre macroéconomique important, celui-ci se voit généralement contraint de financer son déficit budgétaire en créant de la nouvelle monnaie. Naturellement, l’accroissement de la masse monétaire entraîne une augmentation des prix, pour une quantité de biens équivalents.

Concrètement, en créant de l’inflation, le gouvernement dispose d’une marge de manœuvre pour justifier l’impression en masse de nouvelle monnaie. C’est un peu comme si, en voyant la valeur de votre maison augmenter, vous faites d’ouvrir à nouveau votre hypothèque et d’obtenir plus d’argent pour votre bien. En réalité l’effet est pervers, et l’appauvrissement, malheureusement bien réel.

En créant de nouvelles « fausses » valeurs, nous faisons ainsi naître l’inflation. Cela apporte par conséquent une dévalorisation importante de la valeur de la monnaie. Nous devons donc sortir une plus grande quantité d’argent pour acquérir le même bien.

Dans ce contexte, nous devons suivre les mouvements de nos portefeuilles. La réaction de ceux-ci ne se fera pas attendre et chaque secteur qui le compose sera affecté de manière différente. D’où l’importance d’en revoir la composition.

 

La situation actuelle au Canada

Alors, le contexte canadien des dernières années semble teinté d’une inflation grandissante, mais peut-elle être qualifiée d’« hyper » ? La réponse reste ambiguë. Ce qu’on peut observer constituerait davantage en une inflation conjoncturelle régie par des facteurs cycliques, incluant l’approvisionnement difficile des chaînes de production. Les pertes subies par les commerces et les grandes industries, au cours des dernières années, seraient en partie responsables du gonflement des prix et de son effet domino sur chacun des secteurs composant notre structure commerciale. Puisque les prix en viennent à plafonner, la capacité des gens à payer devient quant à elle limitée, les revenus et salaires n’augmentant pas au même rythme.

 

L’effet de l’offre et la demande 

Vous aurez remarqué l’augmentation du coût de certains biens, comme les voitures, l’épicerie, l’essence, et l’immobilier. Rappelez-vous de la période où les baby-boomers sont arrivés sur le marché du travail. Les besoins en capitaux étaient irréalistes. La création de nombreuses familles, à cette époque, eut une incidence directe sur l’immobilier : les maisons doublant de prix aux deux ans, les taux d’intérêt grimpèrent jusqu’à 20%, dès les années 80. C’est l’effet direct de la demande excédant l’offre.

De plus, dans l’incertitude mondiale, certaines institutions font le choix de se protéger, en imposant une hausse supérieure aux recommandations économiques. Pourquoi? Tout simplement pour assurer leur survie à plus long terme, empocher des profits et se protéger contre tout recul éventuel de l’économie. C’est notamment le cas avec les municipalités, imposant une majeure hausse des taxes en 2022, affectant le prix des loyers et alimentant ainsi l’inflation de manière structurelle.

 

Trouver de la sécurité à travers l’inflation, c’est possible ! 

Bien que l’inflation et l’hyperinflation affectent l’épargne, par la réduction de valeur de la monnaie, il est possible d’en atténuer les conséquences. Les placements en actifs plus stables, à titre d’exemple l’immobilier, peuvent s’inscrire dans une stratégie tactique, puisque la valeur de ces secteurs s’apprécie généralement dans le contexte cité.

Nos conseillers financiers peuvent vous aider à trouver cette sécurité, en vous proposant des stratégies adaptées aux tendances et aux prévisions économiques, tout en s’adaptant à vos besoins.

 

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